vendredi 22 décembre 2006

Les petites histoires de la Pouëze, Maine-et-Loire



Le menuisier, la TVA et les créanciers

Vers les années 1960, il y avait à la Pouëze un menuisier, dont j'ai oublié le nom, il avait son atelier route du
Louroux-Béconnais.
A partir de 1966, la TVA devait s'appliquer à tous les commerçants et artisans, quelle que soit la dimension de leur entreprise. Des forfaits pouvaient être discutés avec ceux qui n'avaient pas de comptabilité. De jeunes fonctionnaires furent formés par l'Etat pour le démarchage à domicile, avec des spécialisations (ex: les mécanos, les plombiers, les menuisiers, etc...)
Le tour de notre menuisier arriva, il était en fin de carrière. Après les échanges de politesse d'usage, le dialogue commence.
-Monsieur, je suis chargé de vous faciliter l'assujettissement à la TVA. Avez-vous une comptabilité ?
-Comprenez, jeune-homme : de comptabilité je n'en ai jamais eu, et ce n'est pas "à cte-heure" que j'vas m'y mettre.
-D'accord, mais vous avez bien des carnets où vous inscrivez quelques chiffres ; les clients qui vous doivent de l'argent, par exemple.
-Alors là, vous avez raison, certains clients, et c'est nouveau, se font tirer l'oreille pour payer, et il faut ben inscrire ça quelquepart.
-Nous y voilà !
-Pas si sûr que ça, mon gars ! Car, dans not' métier, quand un client traîne à payer, on marque ça sur une planche, à la vue de tout le monde dans l'atelier.
-Vos archives comptables, à la longue doivent être très encombrantes !
-Pas du tout, car le client honteux ne tarde pas à venir payer, on va boire un verre et on passe la planche dans dans la rabotteuse... On n'en parle plus.

Notre menuisier termina les dernières années de son activité sans jamais être assujetti à la TVA.

Les chahuts dans les transports scolaires.


Les premiers transports scolaires de la Pouëze étaient confiés à une entreprise familiale de Vern-d'Anjou, les transports Michel (ils existent toujours).
Les enfants de la Pouëze n'étaient pas plus ni moins chahuteurs que d'autres, mais il arrivait que Madame Michel, patronne de l'entreprise et conductrice du car, en ait marre de se faire charrier avec la chanson traditionnelle "c'est la mère Michel qui a perdu son chat"...
Allez-donc faire la police, seule avec des gamins dans le dos, quand on est chauffeur de car ! Venant du collège du Louroux-Béconnais et arrivant à la Pouèze, au niveau du carrefour de St-Barthélémy, n'y tenant plus, madame Michel fit descendre tous les gamins, en rang par trois devant le car, et que personne ne bronche !
Le défilé arriva dans le bourg de la Pouëze : les enfants pas fiers devant, et le car qui suivait, au ralenti, avec seule à son bord la conductrice prèsque triomphante.
Les parents approuvèrent et la chanson du chat perdu fut supprimée du répertoire.

Aucun commentaire: