jeudi 28 décembre 2006

Personnages de Brain/Longuenée (années 60)


historique brain-sur-longuenée jean poussin














Abbé Jean Vincent, curé de Brain-sur-Longuenée

Emmanuel Bossé, alors premier adjoint,

Georges Saulnier Maire.












Marcel Bouvier employé municipal
























Maria Belouin, la Maladrie,
porteuse de lait à Brain-sur-Longuenée
pendant 35 ans.






















Raymond Michel, menuisier, coiffeur et musicien.















Paul Joubert, forgeron, mécanicien et musicien.














Marcel Bodin, commerçant en bestiaux.





















Louis Château, commerçant en bestiaux, footballeur, président du comité des fêtes et organisateur de courses cyclistes.





















Louis Bruneau, le dernier garde-champêtre de Brain-sur-Longuenée.












Jean Vincent, le dernier curé résident.




















Germain Joubert, forgeron et plombier.
















Georges Saulnier, forgeron, plombier, maire de Brain, de 1971 à 1983
















Georges Pichard responsable agricole.





















Augustin Olive, menuisier, coiffeur, maire de Brain de 1959 à 1971
















Auguste Pelluau, meunier et chef de la fanfare.

















Alexis Prodhomme, dernier capitaine des pompiers de Brain/Longuenée


















Alexandre Cherais, charron, supporter actif du football de Brain-Vern-d'Anjou.

Petites histoires de Brain-sur-Longuenée, Maine-et-Loire




jean.poussin.perso.neuf.fr
 
Le docteur R. et ses ancêtres

Raymond Michel était menuisier à Brain-sur-Longuenée, il reçut un jour la visite du docteur R. qui était venu dans le cimetière chercher les restes des membres de sa famille depuis très longtemps décédés.
Muni des autorisations légales et aidé du fossoyeur local, il entreprit, en pleine terre, une recherche quasi-archéologique.
Les connaissances anatomiques du docteur lui permirent de classer chacun de ces éléments funèbres.
Chose faite, le docteur devait rentrer par le train, dans la région parisienne, afin d'inhumer à nouveau ses parents dans une tombe familiale, moderne et définitive.
Mais voyager par le train avec toute sa famille demandait au docteur un minimum de conditionnement. Il s'adressa à Raymond Michel, menuisier et homme de l'art dans les sépultures, de lui construire une boîte convenable et discrète pour cette expédition.
Pressé par les évènements, Raymond Michel répliqua qu'il n'avait pas assez de temps devant lui pour exécuter pareil service. Raymond faisait partie de la fanfare de Brain-sur-Longuenée et possédait plusieurs instruments de musique. Il lui proposa donc de lui donner la boite qui servait d'étui à l'un de ses instruments.
C'est donc sans tambour ni trompette, mais avec vénération, que les ancêtres du docteur R. firent leur dernier voyage vers la capitale ; point n'était besoin d'une réduction SNCF "famille nombreuse".

Le père Ch'rais et ses timbres
Les jours de foire à Châteaugontier ou Châteaubriant, les marchands rentraient à Brain en fin de matinée et se retrouvaient, soit chez Roger Château, soit chez Camille Bedouet, soit chez Joseph Guilleux ou chez Jean Lemesle.
Madame Marie Lemesle tenait le café-tabac-restaurant "Le cheval Blanc", c'était une dame très considérée.
Ces jours-là le père Ch'rais attendait, chez Madame Lemesle, le retour du marché aux bestiaux, afin de discuter,autour d'un verre, avec les commerçants en bestiaux.
Et pour combler son temps d'attente, il s'adressait à l'aubergiste et lui disait " S'il te plait, Marie, vends-moi un timbre. "
Cette scène se répétait souvent et nous pensions qu'il écrivait fréquemment...
Quand Alexandre Cherais est décédé, sa famille a retrouvé, dans le tiroir de sa commode, une multitude de timbres qu'il n'avait jamais utilisés.

L'abbé Jean Vincent et " la Caisse Rurale "

Les "caisses rurales" étaient des banques locales et populaires, souvent tenues dans les villages par l'instituteur ou le curé, personnalités reconnues discrètes et sachant lire, écrire et compter. Ces caisses rurales se sont ensuite fédérées et devenues le Crédit Mutuel.
Un lundi matin, l'Abbé Vincent prend sa voiture pour se rendre à Angers, à la caisse départementale, afin d'y déposer l'argent liquide que ses paroissiens étaient venus inscrire sur leur livret.
Le temps de chercher ses clés, il pose sa précieuse serviette sur le toit de sa voiture.
Arrivé à Angers, la serviette s'était envolée avec son lourd contenu...
Tout penaud, il refait les fossés, en sens inverse, entre la Membrolle et Brain-sur-Longuenée, mais bredouille ! Il met au courant le président de la caisse de Brain, et lui seulement.
Entre-temps, un paroissien, circulant en tracteur, avait ramassé la serviette dans le fossé de la route. Un coup d'oeil à l'intérieur lui révèle qu'elle appartient à monsieur le Curé.
"Je lui reporterai dimanche prochain après la messe." Ne connaissant pas le contenu, il n'avait pas jugé urgent d'aller rassurer l'abbé Vincent plus tôt.

Un cours de biologie végétale à l'école d'agricultureLe château de Montergon à Brain-sur-Longuenée abritait entre 1963 et 1968 une école d'agriculture. Les moniteurs permanents étaient parfois secondés par des intervenants extérieurs.

C'est ainsi qu'un intervenant vint un jour faire son cours de biologie végétale, le thème du jour était un fruit, la pomme.
C'était un homme très compétent, sérieux, pédagogue, vêtu d'une blouse grise et coiffé d'un béret basque.
Avant son cours, il était allé au marché acheter un nombre suffisant de pommes pour que chaque élève en ait une moitié et puisse ainsi, en suivre aisément la description. Et le professeur de distribuer à chacun une demi-pomme soigneusement coupée au moyen de son opinel personnel.

Le professeur se tourne vers le tableau pour "croquer, avec soin", une pomme en coupe, à la craie et en couleur et d'inscrire autour du dessin les différentes parties de cette drupe, issue d'un arbre appartenant à la famille des rosacées : le pédoncule, la peau, la pulpe, les pépins, le vaisseau nourricier, les restes de la fleur, étamines et sépales.

Très satisfait de son croquis, il se retourne vers la classe et constate avec stupeur que les élèves avaient eux, pendant ce temps, "croqué à pleines dents" le demi-fruit qu'ils auraient dû dessiner.

Vend-la-mècheCette histoire se passe dans un village voisin dont, par discrétion, je tairai le nom. Il y avait un monsieur très honorable qui, chaque jour, rendait visite à une dame tout aussi honorable puisqu'il l'honorait.

Ce monsieur possédait un petit chien qui n'avait pas le droit de le suivre quand il se rendait chez sa maîtresse. Mais sitôt son maître parti, celui-ci s'empressait de lui emboîter le pas, discrètement, à distance et incognito.

L'un et l'autre se retournaient de temps en temps pour vérifier que personne ne les avait remarqués. Une fois son maître entré, le petit chien allait s'asseoir sur le pas de la porte de la dame et montait fidèlement la garde.

Averti par son oreille fine, le petit chien devinait que son maître allait bientôt sortir... pour rentrer. Il prenait les devants, afin qu'on le trouve à la maison, docilement allongé.

Dans le village personne n'était dupe, les gens appelaient le petit chien "Vend-la-mèche".

vendredi 22 décembre 2006

Les petites histoires de la Pouëze, Maine-et-Loire



Le menuisier, la TVA et les créanciers

Vers les années 1960, il y avait à la Pouëze un menuisier, dont j'ai oublié le nom, il avait son atelier route du
Louroux-Béconnais.
A partir de 1966, la TVA devait s'appliquer à tous les commerçants et artisans, quelle que soit la dimension de leur entreprise. Des forfaits pouvaient être discutés avec ceux qui n'avaient pas de comptabilité. De jeunes fonctionnaires furent formés par l'Etat pour le démarchage à domicile, avec des spécialisations (ex: les mécanos, les plombiers, les menuisiers, etc...)
Le tour de notre menuisier arriva, il était en fin de carrière. Après les échanges de politesse d'usage, le dialogue commence.
-Monsieur, je suis chargé de vous faciliter l'assujettissement à la TVA. Avez-vous une comptabilité ?
-Comprenez, jeune-homme : de comptabilité je n'en ai jamais eu, et ce n'est pas "à cte-heure" que j'vas m'y mettre.
-D'accord, mais vous avez bien des carnets où vous inscrivez quelques chiffres ; les clients qui vous doivent de l'argent, par exemple.
-Alors là, vous avez raison, certains clients, et c'est nouveau, se font tirer l'oreille pour payer, et il faut ben inscrire ça quelquepart.
-Nous y voilà !
-Pas si sûr que ça, mon gars ! Car, dans not' métier, quand un client traîne à payer, on marque ça sur une planche, à la vue de tout le monde dans l'atelier.
-Vos archives comptables, à la longue doivent être très encombrantes !
-Pas du tout, car le client honteux ne tarde pas à venir payer, on va boire un verre et on passe la planche dans dans la rabotteuse... On n'en parle plus.

Notre menuisier termina les dernières années de son activité sans jamais être assujetti à la TVA.

Les chahuts dans les transports scolaires.


Les premiers transports scolaires de la Pouëze étaient confiés à une entreprise familiale de Vern-d'Anjou, les transports Michel (ils existent toujours).
Les enfants de la Pouëze n'étaient pas plus ni moins chahuteurs que d'autres, mais il arrivait que Madame Michel, patronne de l'entreprise et conductrice du car, en ait marre de se faire charrier avec la chanson traditionnelle "c'est la mère Michel qui a perdu son chat"...
Allez-donc faire la police, seule avec des gamins dans le dos, quand on est chauffeur de car ! Venant du collège du Louroux-Béconnais et arrivant à la Pouèze, au niveau du carrefour de St-Barthélémy, n'y tenant plus, madame Michel fit descendre tous les gamins, en rang par trois devant le car, et que personne ne bronche !
Le défilé arriva dans le bourg de la Pouëze : les enfants pas fiers devant, et le car qui suivait, au ralenti, avec seule à son bord la conductrice prèsque triomphante.
Les parents approuvèrent et la chanson du chat perdu fut supprimée du répertoire.